Certains se consoleront de savoir qu’il ne sont pas les seuls à être imparfaits tandis que d’autres s’affligeront de savoir qu’ils ne sont pas si exceptionnels qu’ils le pensaient! La liberté nous appartient même si elle peut être parfois entachée, dès notre naissance, par des gênes socio culturels, une éducation….
Tout au long de sa conférence Christophe André, docteur au Centre hospitalier Ste Anne à Paris, psychiatre, surspécialisé dans le domaine de l’anxiété et de la dépression ainsi que dans la prévention des rechutes, va nous délivrer les points clés pour appréhender, comprendre, analyser, rectifier le degré d’estime + ou- positive, + ou – négative que l’on se porte et qui va déterminer notre propension à être + ou – heureux.

 

1. L’estime de soi
L’ estime de soi n’est pas un gadget, un nouveau phénomène. Descartes n’écrivait il pas:
« Et nous pouvons ainsi nous estimer ou nous méprisez nous même ».
En remontant encore plus loin, dans les Confessions de Saint Augustin:
« Si personne ne me le demande, je le sais; mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je
ne le sais plus ».
Alors, l’estime de soi c’est le sentiment favorable né de la bonne opinion que l’on a du mérite ou de la valeur de soi même.
On peut comprendre l’estime de soi par:
* Le regard et le jugement sur soi ou comment je me vois.
* Le rapport à soi ou comment je me traite.
* Le positionnement social ou que pense t-on de moi.
C’est un rapport évaluatif et affectif à soi même.

 

2. Les souffrances de l’estime de soi
Selon des sondages américains, mais nous aurions les mêmes résultats en Europe ou ailleurs, tout le monde a une bonne image de soi, 90% des gens s’estiment supérieurs à la moyenne et plus des 2/3 se surévaluent.
Et pourtant, les souffrances d’estime de soi existent et de plus elles persistent très souvent.
Jules Renard n’a t il pas mis dans les paroles d’un de ses personnages: « D’expérience en expérience, j’en arrive à la certitude que je ne suis fait pour rien ».
A ces souffrances correspondent des facteurs étiologiques étudiés sur un modèle Bio, Psycho- Social:
* Bio, c’est la question du tempérament, de l’héritage (gênes)…
* Psycho, ce sont les influences environnementales précoces, affectifs, éducatifs, modèle parental…
* Social, ce sont le couple, les familles, groupes et milieux professionnels, amicaux…

 

3. Ce qu’il faut savoir sur l’estime de soi
Les fonctions de l’estime de soi sont au nombre de 3:
* Protéger, face à l’adversité, de la blessure émotionnelle, de l’échec.
* Faciliter l’action sereine.
* Donner du recul par rapport aux pressions sociales.
Les dimensions de l’estime de soi
L’estime de soi peut se trouver à un niveau haut ou un niveau bas, l’estime de soi peut être stable ou instable. Alors selon que le niveau est haut avec une stabilité ou instabilité ou que le niveau est bas avec stabilité ou instabilité, on aura des visions + ou – négatives de soi, des inhibitions permanentes, du narcissisme positif ou négatif…
Nous aurions connu le niveau de stabilité ou instabilité d ‘Alexandre Dumas qui avait une très haute opinion de lui: « Ma foi, si je n’avais pas été là, je me serais bien ennuyé », nous aurions pu le classer dans telle ou telle catégorie.
Les nourritures ( et blessures ) de l’estime de soi
* Le sentiment d’être compétent.
* Le sentiment d’être apprécié
….
La reconnaissance, l’estime de soi comme sociomètre
* Tout ce qui augmente l’acceptation sociale augmente l’estime de soi.
* Tout ce qui diminue l’acceptation sociale diminue l’estime de soi.

 

4. Les pressions sur l’estime de soi, ( la pollution)
La dynamique de l’estime est sous 3 influences:
* Les influences du passé ( automatismes, réflexes… sur lesquels on peut d’ailleurs agir ).
* Les influences du présent, directes ou indirects.
* L’auto régulation, les efforts.
Il y a aussi des influences sociales toxiques sur l’estime de soi: les apparences physiques depuis longtemps chez la femme et qui apparaît chez l’homme ( insatisfaction corporelle..) ou les performances, les défis, la perfection,…Plus la société pousse à la transparence, plus on augmente les tensions comparatives. On se juge par comparaison: « Quand je me regarde dans la glace, je me désespère; quand je regarde les autres, je me console »!

 

5. Se protéger et développer l’estime de soi
Il faut modifier le rapport à soi et pour cela il y a 3 concepts proches:
* L’estime de soi: j’ai de la valeur et des compétences.
* L’acceptation de soi: même imparfait, je peux exister et être apprécié.
* L’auto compassion: je n’ai pas à me punir lorsque j’échoue, je dois me réconforter.
L’acceptation de son état ne doit pas être vue comme une résignation mais comme un préalable à une action sereine.
Il faut modifier le rapport à l’action, éviter les dérobades, les petits comportements négatifs. Il faut vaincre la peur de l’échec et dire comme Cioran: « une seule chose importe, apprendre à être perdant » c’est à dire savoir reconnaître ses limites sans se sentir inférieur.

 

Conclusion
Savoir s’oublier, s’ouvrir au monde et partager.

 

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